Coaching – Menace d’intrusion ?
- la légitimité d’un sentiment de restriction de liberté ou de menace concernant celle-ci chez le client, provoquant l’émergence de la Réactance.
La réactance est un mécanisme réactionnel à la perception d’un affaissement ou menace d’affaissement d’une liberté normalement et tacitement acquise.
Ce mécanisme vise à re-doter l’individu d’une liberté d’action même si celle-ci s’exprimera négativement (liberté de ne pas faire, de désobéir aux ordres, de refuser, …), Il lui confère alors un surcroît de pouvoir qui lui avait précédemment été ôté ou menacé.
Dans le processus de Coaching, les règles imposées par le coach à son client (et à lui-même), même si elles fixent le cadre de travail et sont primordiales à l’expression de la pratique comme un terrain de jeu abritant sereinement les deux protagonistes, pourrait être perçu comme une contrainte imposée. De même, l’influence du coach, parce qu’il a la maîtrise de son intentionnalité et de l’orientation de l’entretien par ses méthodes de questionnement, ses techniques de reformulation, de recontextualisation, de projection, … pourrait tout autant paraitre comme directif et la manifestation d’une ascendance du coach vis-à-vis de son client.
De ses deux exemples en œuvre ici, on notera que plus que la restriction de liberté,
c’est le fait de la subir sans en avoir été préalablement avisé ou de n’y avoir consenti au regard des avantages que pourrai faire apparaitre une telle restriction de liberté, qui nous révoltera, ou encore de ne pas en avoir suffisamment réalisé la portée qui occasionnera une réaction de rejet, une tentative de retour à l’état initial même si celui-ci n’est pas plus enviable.
- Comment le coach professionnel doit-il envisager la suite du processus en cas de phénomène de Réactance ?
Il conviendra nécessairement de savoir distinguer réactance et résistance.
Le cas frontière d’un coaché en état de stress à l’idée même d’avoir à évoquer un sujet extrêmement sensible ou à la perspective même, d’avoir à libérer ses émotions pourrai, à tort, faire penser à un phénomène de réactance si le client rejette de manière globale le coaching.
Il en est, en fait, toute autrement. Il n’y a, dans ce cas, pas de menace sur les libertés personnelles du coaché et sa réaction n’est que la manifestation d’un mécanisme de contournement. Le client préférera faire le déni d’une situation pouvant se révéler douloureuse. Il s’agit là d’une forme de résistance. – Il est cependant à noter qu’il appartiendra au coach de juger de ses capacités à traiter cette forme de résistance et au coaché de lui permettre de travailler en ce sens -.
Dans le cas d’un phénomène de réactance, le client se sent privé de toute ou partie de ses capacités à agir librement. Que la prestation de coaching lui ait été imposée par son employeur ou son entourage, ou qu’il se sente privé de sa liberté d’action par le cadre imposé ou la guidance de l’entretien par le coach, ce client ne saurai en être un (client) sans sa volonté.
Toute au mieux, le coach pourra lui faire savoir avec humilité qu’il serait disposé à l’accompagner si celui-ci changeait d’avis. Car lui donner la main sur sa décision de participer ou non à un processus de coaching c’est lui redonner la liberté dont il a pu se sentir privé.
- Quelle est la dimension tactique à mettre en œuvre en cas de résistance ?
La résistance est un mécanisme de protection du Moi contre l’irruption invasive de contenus inconscients ou en prévention d’un décalage sociétal dont la manifestation lui serait néfaste.
Elle est également un obstacle avec soi-même, car il refoule les contenus inexprimés de l’inconscient ou de la conscience de sorte qu’il entrave la libre expression des pensées. C’est en cela que le coach doit libérer son client en l’invitant à une méta-analyse de ce phénomène.
Lui faire prendre conscience de sa résistance c’est l’interroger sur le bienfondé de celle-ci.
Seul le client saura s’il convient de lever ce mécanisme de protection car les pensée ou comportements refoulés n’ont pas tous vocation à être déchargés, bien au contraire.
Cependant la résistance doit être perçue comme un indicateur d’une zone que le coaché voudra ou non explorer (seul ou avec son coach) et si cela peut apparaitre en lien avec l’objectif du coaching. Le coaching n’est pas une psychanalyse.